Arrivée à Im

- Alors c’est ça, Im ?

Après une semaine de voyage, Mikhaïl et Gwenaëlle venaient d’arriver sur la grande place bruyante et fréquentée de la ville d’Im. Contrairement à Mikhaïl qui continuait sa route sans prêter attention à ce qui l’entourait, Gwenaëlle était émerveillée. Cette ville n’avait rien à voire avec F’len, qui n’était finalement qu’une petite cité marchande bien qu’étant la capitale des terres de F’len. Malgré la taille réduite des arbres et de la végétation, les bâtiments semblaient immenses et elle ne pouvait s’empêcher de se sentir minuscule au milieu de cette fourmilière en activité jour et nuit. Et toute cette modernité… Les maisons étaient construites en pierre ou en briques, et avec des matériaux plus solides et résistants que le bois. Les arbres n’étaient là que pour embellir l’endroit qui était tout de même charmant. Les restaurants et boutiques s’alignaient autour de cette place pavée, grouillante de monde, et bruyante.

- Il y a une auberge sympathique, là bas. On va prendre une chambre. Ou deux, si tu préfères.
- Une ça suffira. On ne va pas dépenser tout notre argent. C’est superbe !
- Quoi ? Im ? Oui, ça a un certain charme. Mais je préfère largement F’len.
- Tu es F’lénois, tu ne peux que préférer ta ville. Mais avoue qu’à F’len on est assez arriérés au niveau évolution. On pourrait être plus modernes.

Elle se laissa conduire à l’auberge, une charmante auberge dont l’entrée était installée dans une rue adjacente à la place qu’ils venaient de quitter. Mikhaïl réserva une chambre et les deux amis montèrent dans leur chambre. La pièce était petite et simple. Un grand lit prenait presque toute la place, une petite table et deux chaises étaient coincées dans un coin et une commode était placée en dessous de la fenêtre, dont la vue donnait sur la place en agitation.
Il était encore tôt et de ce fait, ils déposèrent leurs bagages et descendirent faire un petit tour dans la ville. Gwenaëlle regardait tout autour d’elle, comme une enfant.

Gwenaëlle et Mikhaïl dégustaient un succulent plat en sauce, du filet mignon, à la taverne où ils logeaient. C’était la veille de leur départ, leur dernier repas à Im. Mais c’était trop tôt. Gwenaëlle n’avait pas eu le temps de voir tout ce qu’elle voulait.

- Tu sais, Mikhaïl, je crois que je vais rester un peu ici, à Im. Une semaine n’a pas suffit pour que je visite toute la ville. Et je n’ai pas envie de partir maintenant.
- Si ça ne t’ennuie pas de rester seule ici, ça ne me pose aucun problème, répondit son ami en avalant un gros morceau de viande.

La soirée fut calme et, le lendemain, Mikhaïl se leva aux aurores pour prendre la route. Gwenaëlle dormait toujours à points fermés dans le grand lit qu’ils avaient partagé cette semaine et il faisait tout pour ne pas la réveiller. Ils s’étaient juste dit « Bonne nuit » la veille. Lorsqu’il eut fait son paquetage, et vérifié qu’il n’avait rien oublié, il quitta la chambre en catimini, laissant juste derrière lui un mot à l’attention de Gwenaëlle.

« Désolé d’être parti si vite, mais j’ai une longue route à faire et plus tôt je partirais, plus tôt je serais arrivé. Je te souhaite bonne chance pour ton séjour à Im et de nous revenir vite.
Avec toute mon affection,
Mikhaïl »

En lisant ces lignes, Gwenaëlle soupira. Il aurait au moins pu la réveiller. Enfin, maintenant qu’elle se retrouvait seule dans cette chambre qu’elle trouvait étrangement vide, elle n’était plus sûre d’avoir fait le bon choix en restant ici. Du moment qu’elle évitait les quartiers mal famés, elle ne risquait rien. Et puis elle avait de quoi se défendre et assez de caractère pour ne pas se laisser impressionner.

* Oh ! Et puis zut ! Je suis une grande fille, je vais très bien me débrouiller. *

Cette pensée la rassura et elle s’habilla tranquillement avant de descendre manger un morceau. Son ventre se réveillait et lui rappelait qu’elle avait faim.
La salle était presque déserte et Gwenaëlle n’eut pas trop de mal à se faire servir de quoi faire un mini festin. Elle mangea à elle toute seule la moitié d’une miche de pain, quelques fruits et avala plusieurs verres de lait fraîchement tiré. Ca faisait du bien, de manger.
Son petit déjeuné dégusté avec délectation, elle remonta dans sa chambre pour chercher sa cape et descendre se promener sur la grande place que déjà des dizaines de personnes avaient envahie.