Triste nouvelle aux aurores.

Arasi, assise dans un fauteuil d’un confort inégalable profitait du calme de son boudoir pour lire des ouvrages scientifiques sur les insectes.
Les rideaux étaient tirés et une douce lumière lui permettait de lire.
Arrivée au neuvième chapitre qui abordait la reproduction des mouches, elle abandonna son livre sur une petite commode et se laissa sombrer dans un sommeil réparateur sans même prendre la peine de rejoindre son lit.

-Majesté, majesté ?

Arasi endormie ne réagit pas.

-Ma reine, réveillez-vous.

Une main posée sur l’épaule d’Arasi, Ambre tentait désespérément de la réveiller.
Au bout de quelques minutes, la jeune reine soupira et se retrouva face à sa dame de compagnie.

-Qu’y a-t-il Ambre, pourquoi venez-vous me réveillez si tôt ?

Ambre ne répondit pas tout de suite et entraîna la reine dans une pièce voisine.
Elle ferma ensuite la porte derrière la reine et s’assura que personne ne pouvait les entendre.

-Pouvez-vous me dire ce qui vous tracasse, demanda Arasi agacée par ce réveil brutal et plus encore par tout ce spectacle.

-Ô ma reine, de bien triste nouvelles me sont parvenues, répondit Ambre en un souffle.

Arasi ne comprenait pas où sa dame de compagnie voulait en venir, l’heure n’était pas non plus à son avantage.

- J’ai entendu dire que d’horribles meurtres étaient commis ici même, dans votre royaume !

Ambre paraissait désolée, presque terrifiée.

-Ambre, est-ce que ces meurtres ont un rapport avec ceux commis dans ce château au festin donner pour la reine de F’len ?
-Nous n’en savons rien, des bruits courent bien sûr, mais tout reste très vague. La plupart des victimes étaient de jeunes filles de bonnes ou de mauvaises familles et paraitrait-il, vierges avant leur mort.

-Depuis quand savez-vous cela ?

-Je l’ai appris aux aurores, de la bouche d’un marchand alors que je me rendais chez le teinturier.

Arasi s’approcha d’une fenêtre ouverte et contempla le soleil se lever, pensive.
Elle ne savait pas très bien à quoi ces meurtres se rapportaient et ce qu’il convenait de faire.
Ambre, soudainement, repris la conversation.

-Ce n’est pas tout, nous avons retrouvé d’ anciens criminels.

Ambre s’approcha de la reine et lui prit les mains.

-Ma chère reine, ces hommes sont morts, assassinés eux aussi. Quelqu’un de très dangereux rôde à Im, il faut nous en débarrasser sinon, votre royaume deviendra pénombre, et ce n’est évidement pas ce que vous souhaiter n’est-ce pas ?

Arasi eut soudain une idée.

Elle sortit de la pièce en vitesse et se dirigea vers le hall principal du château.

-Allez chercher Cael Udrim, où qu’il soit ! Ramenez-le-moi pour ce soir ! C’est un ordre !

Elle se répéta plusieurs fois, jusqu’à ce que sa garde se mette en route.
Ensuite, elle regagna sa chambre pour se faire coiffer et habillé afin de recevoir son futur invité.

[cela se passe en parallèle de l'histoire à la taverne]

Cael se trouvait au marché, quand il se fit accoster par un hérault. Bon d'habitude, les coursiers, ils les envoyait rouler bouler, mais celui ci lui apprit qu'il était requis impérativement au château. Une punition ?
Le jeune homme soupira... Il fallait bien assumer les conéquences de ses actes... Il irait au château.

Il accompagna le hérault, qui le mena aux appartements royaux. Décidement, ces rois devaient être sacrément riches, pour remplir à un tel point la bâtisse de dorures et de tissus aux couleurs chatoyantes... Alors qu'à une centaine de mètres de là, des types crevaient de fain, comme des animaux. Triste époque...

Cael fut introduit dans la pièce, où on le força à s'incliner, ce qu'il fit gauchement, avant d'ajouter avec irone :

"Majesté, que me vaut votre illustre interêt ?"

C'était infect.

Arasi accueillit Cael aussi froidement que le ton qu’il avait employé pour la saluer.
Elle n’avait pas le temps de se laisser aller à des enfantillages.

Lorsque les gardes s’en allèrent, elle entraîna Cael de force en direction de son boudoir où on l’avait réveillée quelques heures plus tôt.

-Vous m’excuserez, Cael, de manquez de cordialité mais l’heure n’est pas aux coutumes et aux traditions.

Elle reprit rapidement :

-Si je vous ai fait venir ici, ce n’est pas pour avoir de vos nouvelles mais comment allez-vous ? Bien ? C’est parfait. Alors écoutez-moi, poursuivit-elle dans un élan d’impulsivité, il est arrivé quelque chose de terrible à Im et j’ai besoin de vous.

Arasi sortit une petite clef de sa poche et se dirigea vers un tiroir de sa commode en chêne.
Elle en sortit une grosse sacoche en daim, un cadeau rapporté d’une contrée lointaine par un de ses nombreux admirateurs.

De grosses pièces d’or remplissaient le sac.

-Vous serez payez Cael, vous disposerez d’armes majestueuse, vous n’aurez qu’à choisir.

Elle rangea une mèche de ses cheveux derrière son oreille et lui conta le récit dont lui avait fait part Ambre.

-J’ai besoin de vous pour faire cessez la terreur qui règne dans cette ville, vous avez quartier libre.

Elle espérait vivement qu’il accepte, dans le cas contraire, elle trouverait des arguments plus convaincants.

Hahaha ! C'était presque comique ! Non seulement elle se plaignait de lui, alors qu'elle en avait besoin ! Mais quelle foutaise ! Serieusement, Cael aurait mis sa main à couper qu'une telle souveraine serait détronnée en moins d'un mois... Du moins, avec des sujets intelligents... Et vu la tronche des gardes -leurs parents devaient être sûrement frères et soeurs-...

Cael suivit la "reine" dans la pièce d'à côté, afin de connaitre l'objet de sa "visite". Les gardes les laissairent, comportement très étrange : laisser la reine avec un parfait inconnu. Ces gens devaient avoir coutûme de bercer leurs enfants trop près des murs... Mais cela ne le regardait pas vraiment. Il écouta distraitement la reine, retenant son attention sur les positions des fenêtres, sur quoi elle donnaient, et des gardes en patrouille, dehors. Des choses interressantes, en somme. Tout le contraire de ce qu'il aurait du écouter...

*blabla, un tueur, blabla, je vous somme de l'arrêter, blabla, bla, bla, blabla, bla...*

Et puis tout de même, c'était assez ennuyeux d'être mêlé à ces histoires de meurtre... Il aurait préféré qu'on lui dise qu'il avait gagné le droit de partir... Pays de merde !!! [Jospin style]

La comédie se poursuivit, jusqu'à ce que des récompenses soient mentionnées. Sans attendre, Cael plongea la main dans la bourse, et retira une grosse poignée de pièces, qu'il fourra dans sa poche. Mais dès qu'on lui parla d'armes monstrueuses, le jeune homme explosa de rire. Trop c'était trop.

"Mais serieusement, vos armes, qu'est-ce que j'en ai à faire ? Gardez vos daubes, donnez moi l'or, je m'occupe de votre rigolo."

Bon, il était peut-être allé un peu trop loin... sois elle l'engageait, soit elle le mettait au trou. Alors autant filer au trou le plus riche possible. Une poignée d'or vint rejoindre la précédante dans la poche de Cael.

"Je reviens avec sa tête ?"

-Vous ne voulez pas d’armes ?

Arasi était troublée par les propos de Cael, il semblait si sûr de lui alors que toute cette histoire était macabre.

-Ecoutez, je ne sais pas s’il s’agit d’un seul homme, ou d’une femme, ce récit me semble bien vague en réalité.
Je vous prierai de vous montrer prudent et bien sûr, n’oubliez pas d’être discret.

Arasi réfléchit un instant puis ajouta :

-Qu’il soit mort ou vif, tel n’est pas mon problème, veillez juste à ce qu’il soit « hors d’état de nuire ».

Elle marqua un temps d’arrêt, puis :

-Deux autres bourses de même envergure vous seront offertes lorsque cette mission sera terminée.
Tenez-moi au courant.

"Hors d'état de nuire. ça me va"

Pourquoi se plaindre, en somme ? Une activité bien payée, pas trop difficile, et au service de la couronne... Bon bien entendu, il faudrait faire attention à ce que la royauté ne s'interresse pas de trop près à Cael, car il ne voulait pas le moins du monde être mêlé à leurs intrigues stupides de châtelain, mais pour ce coup là, trouver un meurtrier était un but on ne peut plus louable...

Cael salua ce coup ci respectueusement la reine, et se dirigea vers la porte. Il fit un signe de main, en parlant par dessus son épaule

"A dans quelques jours. Préparez l'or !"

Puis, il passa le seuil du boudoir, continua le long de la chambre, et sortit de celle ci. Il jeta un dernier coup d'oeil au gardes, et pouffa en voyant la tête diforme d'un des deux... Ses parents devaient être vraiment frères et soeur...