Cael, s’étant jeté dans les douves, avait du lâcher son épée pour regagner la surface. Mine de rien, la profondeur n’était pas négligeable. Une fois sortit, il jeta en tout hâte ses affaires vers son paquetage, qu’il avait déposé ici même avant le début de la soirée. Il se déshabilla partiellement, avant de retourner se jeter dans les douves, bien décidé à récupérer son arme.
C’est à quelques mètres de profondeur qu’il aperçut une lueur dans le fond : la lame reflétait le clair de lune. Par on ne sait que moyen, celle-ci s’était retrouvée coincée sous un rocher plus qu’imposant. Cael saisit le pommeau, et, bandant tous ses muscles, tira d’un coup puissant sur l’épée. A court d’air, il remonta à la surface, pour replonger et découvrir le désastre : son épée était sortir de sous le rocher, mais la lame avait été cassée en son milieu, et la pointe était toujours enfoncée. Le sort s’acharnait sur lui, aujourd’hui… Cael remonta la première partie de l’épée, et replongea de suite. C’est à force d’entaille dans les doigts qu’il réussit à sortir la dernière partie de l’épée, et remonta à la surface. De là, il se rhabilla, et le cœur lourd, l’épée ayant pour lui une valeur symbolique, se rendit dans une auberge, où il passa la nuit.
Le lendemain s’annonçait être une belle journée : Cael fut réveillé par les premières lueurs du Soleil et le chant des oiseaux, qui voletaient aux abords de sa petite fenêtre. L’homme fit son paquetage, paya sa chambre, et s’en alla. Il se dirigea vers les quartiers marchands, dans les boutiques d’artisan, décidé à trouver un maître armurier, qui pourrait réparer son arme. Après une petite errance dans les rues pavées, il trouva ce qu’il cherchait.
Il poussa la porte de la boutique, et admira l’ensemble d’épée et d’autres armes alignées ici, toutes aussi belles que dissemblables. Au son de la clochette annonçant un client, un vieil homme sortit de l’arrière boutique, s’essuya les mains, et s’adresse à son visiteur.
« Eh bien jeune homme, que puis-je pour vous ? »
Cael posa le fourreau sur la table, et sortit les deux parties de l’épée
-Est-ce possible que vous me répariez ça ?
-Bigre ! Très étonnant… Garçon, où as-tu eut cette épée ?
-L’héritage familial
-Tu dois être de noble famille alors… Sacrebleu, je n’ai plus vu de si bel acier depuis mon voyage dans les montagnes au nord de F’len, dans les mines qui traversent la montagne…
-Des mines ? Qu’est-ce que c’est ?
-Eh, d’où tu sors ? C’est là où on creuse pour extraire du fer, et faire de l’acier !
-Désolé. Dans le Grand Nord, nous ne connaissons pas ça…
-Le Grand Nord ? Sacrebleu, tu m’épates, garçon… Personne n’y va, c’est trop dangereux…Même les aventuriers.
-Pourtant j’en viens. Et alors, pouvez vous me réparer ça ?
-J’y viens, j’y viens !
Le vieil homme continua d’observer la lame, poussant ça et là des cris d’admiration. Il se tourna enfin vers Cael, et avec une négation de la tête, lui annonça que c’était impossible.
-Remet toi, tu pourra vendre l’acier. Tu en tireras un bon prix. De toute façon, ce genre d’épée ne sert plus à rien, c’est celles du passé. Viens voir dans mon entrepôt, tu trouvera de quoi compenser cette perte !
Les deux hommes avancèrent, et arrivèrent dans l’entrepôt de la forge, où étaient entreposées de grandes quantités d’épées, principalement des rapières et des sabres.
-Eheh mon garçon, regarde les armes d’aujourd’hui ! C’est léger, rapide, précis ! Et à une main, pas comme ton gros jouet !
-Je la maniais à une main.
-Vraiment ? Sacrebleu. Tu es quelqu’un comme on en rencontre rarement…
-Merci Monsieur.
-Appelle moi Oswald, petit !
-Comment peut-on tuer avec des épées aussi fines ? C’est insensé.
-Ah, c’est là le problème… On combat de moins en moins à l’épée, et l’escrime se pert… Avec l’arrivée de la poudre sur le marché des armes, désormais, on fait des armes qui tirent du plomb à des dizaines de mettre ! Et ça ne cesse d’évoluer ! Bientôt il n’y aura que ça ! Des pistoles et des fusils !
Le vieil homme ponctua sa phrase d’un soupir, en regardant avec lassitude les armes qu’il avait forgées.
-Excusez moi, mais je pense, est-il possible de fondre l’acier pour en faire une épée comme celles-ci ?
-Eh bien…Je crois, oui…
L’armurier alla chercher l’épée de Cael, et revint avec elle et quelques outils. En quelques coups, il fit sauter le motif à l’or fin, la gaine en cuir, et démantela l’épée du pommeau à la pointe.
-Je vais refondre la lame, le manche, et te faire une épée comme on n’en a jamais vu ! Je vais faire ça le plus vite possible ! Tu me remercieras, garçon !
-Je l’espère bien !
-Allez, roulez jeunesse ! Ah oui, et aussi, tu devrais changer ces frusques.
-Qu’est-ce qu’ils ont, mes habits ?
-Peut-être que dans le grand Nord c’est pratique, mais ici tu vas te faire remarquer. Tu devrais aller voire Neela, la couturière. Elle t’habillera comme un roi !
-C’est de ça que j’ai peur, justement…
Cael salua le vieil homme, et prit congé. Il déboucha sur la même rue, et après avoir demandé renseignement à un passant, il se dirigea vers la boutique de la couturière. Quand il passa la porte, un tintement de cloche l’accompagna également. Une petite femme rondouillarde accourue pour l’accueillir.
-Bonté divine ! Mais qu’est-ce c’est que ces loques ! Comment faites vous pour vous habiller avec ça ?! C’est indécent ! L’habit du moment, c’est la redingote ! Attendez, de la fourrure… Vous venez des pays barbares ou quoi ? La redingote, c’est solide, résistant, chaud, et c’est élégant ! Les nobles veulent se donner l’allure d’aventurier ces temps-ci, la redingote c’est parfait !
-Excusez moi madame, mais… Qu’est-ce qu’une redingote ? Je viens du Grand Nord, je ne connais pas.
-Du Grand quoi ? Enfin peu importe, une redingote, c’est ça !
La bonne femme tira sur un cordon, et des rideaux s’ouvrirent, laissant la vue sur une penderie, où étaient suspendues des…redingotes, dans les couleurs lin et marron.
Cael en pointa une du doigt, trouvant le vêtement sympathique
-Quel œil mon garçon ! C’est la meilleure que j’ai jamais faite ! Et à ta taille en plus !
La femme commença à mesurer Cael avec une ficelle sortie de nulle part
-Oui, oui, parfait… Elle t’ira à merveille ! C’est du lin, c’est le mieux ! La soie c’est trop fin, c’est pour les femmes, là c’est solide ! Il faut juste que je fasse quelques retouches, au cou, aux bras, et aux épaules, sinon tu vas être saucissonné ! Tu la prends ? Oui, tu la prends ! Six couronnes d’argent, et elle est à toi !
Cael n’ayant aucune idée de comment le système monétaire fonctionnait, il passa une main dans sa bourse, et en sortit une pièce d’or, qu’il avait volé au château.
-Eh bien, de l’or jeune homme ! Tu ne t’embêtes pas ! Elle est à toi !
La bonne femme retourna dans son arrière boutique, et revint avec quatre couronnes d’or, qu’elle tendit à Cael.
-Dans quelques minutes j’aurais finit les retouches, et elle sera parfaite ! En attendant, ôte moi ces frusques, c’est laid ! Je vais te trouver quelque chose de mieux !
Cael enleva son manteau de fourrure, et la couturière fonça dans l’arrière boutique. Elle revint aussitôt, des chemises beiges et des pantalons couleur gris marron, ainsi qu’une demi-douzaine de ceintures dans les bras. Elle les jeta littéralement dans les bras de Cael, avant de lui pointer un paravent.
-Allez vous changer là
[/i]Le jeune homme s’exécuta, enfila l’autre pantalon, et serra une ceinture en cuir large d’au moins 4cm. Il enleva ensuite sa chemise, et constata au passage qu’elle était vraiment en loque, parsemée ça et là de déchirures. Il enfila les habits neufs, et sortit du paravent[/i]
-Ma ! Magnifique ! Tu es fait pour porter ça ! Et c’est moi qui te le dis ! Essaye encore ça !
Cael sortit une heure plus tard, habillé de ses nouveaux habits. La couturière avait insisté pour garder la fourrure, afin d’en faire un manteau. Décidément, il ne comprendrait jamais rien : sur lui c’était du barbarisme, mais des dames allaient le porter… Sur le chemin pour retourner à l’armurie, il passa entre une chaîne d’hommes, qui faisaient passer de mains en mains divers paniers, d’une charrette à une échoppe. Quand il passa vers la celle-ci, un des hommes lui lança une pomme, qu’il rattrapa et croqua, avant de lancer un « Merci l’ami ! », et de continuer sa route.
Après quelques minutes de marche, il poussa la porte et entra dans l’atelier, où le vieil homme était penché sur un fourneau.
-Déjà à l’ouvrage ? Vous avancez vite !
-Je te l’ai dit, je veux la faire au plus vite, avant mon départ.
-Où est ce que vous vous rendez ?
-Dans les montagnes ! Les mines ! Je vais travailler là bas paisiblement, profitant du grand air frais et des forges.
-Vous pourrez chasser en plus, ce n’est pas négligeable.
-Chasser ? Mais non, c’est dépassé… Enfin, si tu aimes la chasse, je crois qu’une jeune femme a besoin d’aide. J’ai ouï dire ça, lors de la réception de l’acier.
-Merci de l’information, j’irais me renseigner. Pour l’épée, quand est-ce qu’elle sera prête ? Et qu’est-ce que je vois dois ?
-Rien du tout, garçon ! Je te l’ai dit, je pars ! Ce sera mon cadeau d’adieux ! Je vais la faire cette nuit, et demain elle sera parfaite ! Maintenant vas voir pour ta chasse ! File !
-Merci encore.
Sur ces paroles, Cael s’en alla.
[Ce post était pour que je puisse rejoindre la quête, voila tout ^^ Et puis pour changer de « look » *a trop regardé pirate des caraïbes* xD]
Sujet: Un peu de changement 
Jeu 24 Jan - 20:27
