Menace. (quête sans fiche (pas grave, on sans fiche))

Dans la neige boueuse qui recouvrait le sol d'une petite rue commerçante mal éclairée, marchait emmitouflé dans sa simple cape un homme, déterminé bien que perplexe. Après quelques minutes, il poussa la porte d'une sombre taverne, vaste et, ce qui était compréhensible vue l'heure avancée, peu occupée pour le moment. Par respect pour les lieux, une chose bien rare parmi ceux qui fréquentaient l'endroit, il secoua ses bottes, un éventuel paillasson n'étant que chimère, il aurait rapidement été laminé par des semelles indélicates.

Après cette entrée dans la chaleur accueillante de l'endroit, il se dirigea comme une ombre vers une table, occupée par une silhouette plus filiforme, difficile à mieux cerner du fait de la cape qui la recouvrait. Il s'assit et engagea immédiatement la conversation avec un visage pâlement éclairé par une flamme de bougie vacillante.

Je suis venu aussi vite que je l'ai pu. J'espère que tu vas bien ? Enfin bref, ne perdons pas de temps. Je t'avais avertie, par mon message, en plus de vouloir te voir dès que possible, d'un grand danger.
Ce danger, tu comprendras immédiatement ce qu'il représente, plus qu'un danger, une véritable menace pour F'len, voir Im et Dorn.
J'étais en banale mission en visite dans un village, je dois dire, assez reculé, vers les Hauts-Plateaux, une affaire de disparition de bétail, qui durait depuis déjà quelques semaines. Je décidai donc d'aider ces pauvres gens, jusqu'ici impuissants, et prolongeai mon séjour pour surveiller tout signe suspect, nuit et jour, autour de l'enclos du village. Inutile de dire que je fus le seul à oser affronter le froid de la nuit et ces voleurs inconnus, si efficaces.

Lors de la deuxième nuit de veille, une silhouette s'approcha des enclos, dans le but évident de commettre un nouveau vol. Cependant, pour une raison inconnue, alors que ma cachette était parfaite et qu'aucun son n'en provint, l'inconnu se retourna en ma direction, d'abord intrigué, puis s'enfuit à toutes jambes ! En un clin d'oeil, je me lançai à sa poursuite, qui le révéla être sûrement le meilleur coureur de tout le continent ! Malheureusement pour lui, je réussis à le faire trébucher à distance et le coincer, après quoi, loin de se rendre, il tenta de s'en prendre à moi, avec une adresse incroyable, à l'aide d'une dague courbée. Finalement je réussis à le vaincre et, involontairement le tuer. Je décidai de le fouiller pour en apprendre plus sur ce formidable adversaire, qui est la raison des nombreuses coupures tant sur ma peau que sur ma cape, mais ne trouvai rien à part quelques en-cas.
Tout ce qu'il avait emporté pour son méfait était sa dague, que voici !

Perdant légèrement son calme habituel, Arceus posa avec vigueur l'arme, qu'il avait sortie d'un repli de son habit, sur la table en bois grossier. La pénombre ambiante était cependant suffisante pour laisser éclater dans toute sa splendeur le symbole gravé majestueusement sur le manche. L'Ambassadeur leva fébrilement son regard du manche vers le visage de son interlocutrice.

Le symbole des Mandaloriens !

*Les Mandaloriens*

Arasi en avait souvent entendu parler, son percepteur les avaient étudiés pendant des années sans jamais pouvoir définir si oui ou non, cette légende pourrait être fondée.
Et voilà qu’en ce jour bénit, Arasi venait de tomber comme par hasard sur leur symbole.
Elle eut du mal à réalisé, ce symbole était une preuve formelle, comme nier encore l’existence de ce peuple et leur histoire ?

Arceus, tu viens de faire une incroyable découverte et je t’avouerai que j’en suis stupéfaite.
Tu sais n’est-ce pas, tu sais ce que cela représente ? Tu te rends compte de l’immensité de cette trouvaille ? Demanda-t-elle dans un chuchotement.

Le tavernier se rapprocha de leur table.
Sa démarche boiteuse attirait tous les regards et Arasi fit signe à Arceus de garder le silence.

Le tavernier, en plus de boiter, était muet, mais Arasi ne doutait pas de ses capacités auditives et mieux valait se montrer relativement prudent.

En un souffle, elle commanda deux laits Imiens, un mélange d’alcool fort et de lait de chèvre.
Un pur régale qui réchauffait bien des cœurs.
Lorsque le tavernier tourna les talons, la conversation repris de plus belle.

Où était ce village et que savez-vous exactement des Mandaloriens ?

Une fois l'homme abîmé par le temps reparti, s'acquitter de ses commandes, leur liberté de parole, elle, revint. L'Ambassadeur n'avait encore pu se renseigner à la banque de données continentale sur les Mandaloriens, mais cette légende commune à bien des nations telles qu'Im, Dorn, et même F'len ne lui était pas étrangère, loin de là. Rassemblant auant qu'il le put ses souvenirs, il entama son explication, d'un ton à peu près sûr de lui.

Le village se trouve au commencement de la Crête, à la base de ses contreforts. Peut-être que la chaîne de montagnes cache encore certains secrets... C'est à voir. Pour ce qui est des Mandaloriens... Et bien, mis à part la légende, il n'y a aucune source d'information disponible sur eux. Je ne pense pas que cette dague ait été frabriquée récemment, ni dans un but de manipulation. Non seulement cette légende n'est connue que de l'élite de chaque population, mais en plus, le manche en ivoire précieux autant qu'ancien correspond complètement à l'image mandalorienne, tribu ancienne, riche, et surtout puissante.
Tu n'es pas sans savoir ce qui concerne la puissance de la tribu ; toujours selon cette légende, les dieux les auraient poussés dans des régions hors de la vue de tout autre être humain, il y a de cela on ne sait combien de millénaires, en leur conférant à la fois une partie de leur savoir formidable, et une puissance que les textes disent rendre capable d'influer sur les terres, de leur ordonner de se retirer sous les eaux, de trembler quand bon leur semble, de devenir aussi arides que de la roche ou fertile que de l'engrais pur. Toutefois, cette puissance ne devait pas leur être accessible, on raconte que ce mystérieux pouvoir, même non utilisé, devait être alimenté, jusqu'au moment où "le pouvoir les sentira prêts", moment où ils en seront les pleins maîtres.

Tout cela me semble d'autant plus inquiétant qu'ils semblent être devenus avides de ce pouvoir. On peut le déduire d'une manière très simple, si depuis des millénaires, jamais mention d'un Mandalorien, aucun objet Mandalorien n'est apparu dans la circulation de contrées connues, c'est qu'où qu'ils se cachent, les Mandaloriens, effectivement très efficacement cachés, ne sont jamais sortis de leur tanière, conformément à la volonté des dieux de ne jamais les voir en contact avec le reste du monde. Cependant, le pouvoir, quelle que puisse être sa nature, a dû se manifester, et les avertir de l'imminence, certainement relative, de son réveil. Excitée par cette annonce, la cité mandalorienne n'a pu résister à son envie de posséder une telle puissance et a été jusqu'à voler notamment du bétail pour la nourrir plus efficacement, bravant les consignes divines.

Oser braver ses dieux ne peut que prouver leur mentalité irrespectueuse et sauvage, aussi je doute que leurs intentions s'ils l'acquerraient ne soient que purement pacifiques...

Conclut-il, sur un ton cynique, teinté d'incertitude et de perplexité, alors que son regard s'abaissait sur l'arme, posée le plus naturellement du monde sur deux des planches de la table. Il releva instinctivement les yeux vers la Reine, pour observer ses traits lorsqu'elle poursuivrait. Pour la première fois de sa vie, Arceus vit que son destin et celui du monde se rapprochaient, ils survivraient ou périraient ensemble, ainsi qu'Arasi.
... Si ses propres déductions étaient bonnes. Mais comment pouvait-il se tromper, avec une telle preuve et une telle logique ? Inconsciemment, son regard déchargeait ses doutes et inquiétudes sur les épaules de la femme en face de lui. Même si sa réponse n'apportait rien de nouveau, elle serait rassurante, il le savait.

Arasi écouta Arceus très attentivement, son cœur fit un bond dans sa poitrine lorsqu’il évoqua la pouvoir de Mandaloriens.

Arceus, tu me dis que la Chaîne de montagne cacherait quelques secrets, il me semble aussi que ce serait possible.
J’ignore quel pouvoir mystique détiennent les Mandaloriens mais selon la légende et en rapport aux propos que tu me tiens, il me semble évident que ceux-ci sont puissants.
Evidemment, il va nous être difficile de nous renseigner là dessus, je t’avouerai avoir chercher dans ma bibliothèque il y a une dizaine d’années mais sans succès.
Dieu soit loué que seul une petite partie de la population connaisse l’existence de la légende, ainsi, nous serons sûrement peu à vouloir entre en contact avec eux.

Ce que disait Arasi était clair, ils allaient partir à la recherche du peuple légendaire.
Elle sentait qu’Arceus en avait envie et même elle sentait que sa curiosité ne se contenterait pas d’une simple discussion autour d’un lait de chèvre chaud.

J’ai encore du mal à croire que ce peuple soit vraiment resté cacher des millénaires dans une vallée ou dans des souterrains, cela me paraît presque impossible.
La plupart des gens se battraient pour leur liberté, je le vois bien dans les donjons, nos prisonniers deviennent fous au bout d’un mois.
Je t’avouerais que nos gardiens ne sont pas des plus sages non plus, il est vrai.
J’appréhende le moment où le pouvoir sera prêt Arceus, ils ont déjà eu un millénaire pour se préparer, je sens que la fin est proche, c’est une des raisons pour laquelle j’ai accepté de te voir aussi.
Je suis d’accord avec toi, l’imminence de l’arrivée du pouvoir…
Il faut que je te montre quelque chose, mais pas ici, si jamais on nous a entendu, on risquerait gros et je ne peux pas me permettre de gâcher cet héritage.

Arasi marqua une pause, une silhouette venait en effet d’entrer dans la chaleur de la taverne.
Elle referma la porte dans un silence de mort, la moitié des clients dormaient, complètement souls, tandis que l’autre chuchotaient à la lueur des bougies.
L’atmosphère était inquiétante, les fréquentations de cette taverne tout autant.
La silhouette monta les quelques marches qui menaient au premier étage, là où se trouvaient les chambres de passage.
Arasi avait oublié que l’établissement était en fait une auberge et lorsque le tavernier revint avec un plateau où reposaient deux laits Imiens, elle lui commanda une chambre, avec des lits jumeaux pour ce soir.

Arceus semblait surpris.

C’est pour vous monter l’héritage, on sera mieux en haut qu’ici, marmonna-t-elle.
Maintenant s’il vous plaît, patientons un peu avant de reprendre la conversation, il me semble que certaines oreilles pourraient se montrer redoutables.

Arasi but son lait en seulement deux gorgées, ce qui était un manque de bonnes manières, mais dans ces circonstances, la courtoisie serait vue d’un mauvais œil.

Arrivée au comptoir, Arasi s’enveloppa un peu plus dans sa cape afin que personne ne puisse la reconnaître et elle paya de 6 pièces de cuivres le tavernier.

Les escaliers qui menaient au premier étaient fort vieux et grinçaient.
Arasi se retrouva très vite dans la pénombre d’un couloir, sa main droite glissant sur le mur, elle s’avançait, pas à pas, en direction de la chambre 27.

L'Ambassadeur leva un sourcil perplexe. Quel était cet héritage ? Peu importait, il le verrait, d'autant qu'il semblait de grande importance et assez pertinent. Il se leva et emboîta le pas à la Reine.

Je ne pense pas qu'ils se seraient battus pour leur liberté. Cette liberté, ils la possèdent, comme le prouve le fait qu'ils soient quelques fois sortis ces derniers temps, en y retournant. Ce qui les retient là-bas, ce n'est pas le bâton, c'est la carotte ! Au moment de leur installation dans les montagnes, la perspective qui leur a été proposée a dû valoir à leurs yeux largement le coup de sacrifier la vie dans les grands espaces et d'emménager dans un recoin caché aux yeux du monde. Cela dit, voyons donc cet héritage.

Il prononça alors que sa guide s'était arrêtée devant la porte numérotée 27. Il hésitait à se prononcer sur la nature de l'héritage en question. Un manuscrit ancien, un artefact, une carte, tout cela restait possible pour pouvoir aider à résoudre la quesiton Mandalorienne. D'un ton discret mais résolu, il l'interrogea.

Parlez-moi donc de votre héritage.

» L'histoire sans fin