Fin d'après-midi

Les pieds dans l'eau, Arasi regardait son reflet dans le lac.
Après une si longue journée de travail, elle s'était accordé une pause.
L'air était frais, ses cheveux volaient au vent.
Elle croqua dans une pomme, son fruit préféré.
Elle réfléchissait aux nouvelles réformes qui allaient être instaurée à Im.
Il manquait un peu de budget mais elle comptait améliorer les vies des plus pauvres citoyents.
Les critiques négatives sur la reine étaient nombreuses ces temps-ci, il fallait arranger cela.
Arasi se leva brutalement pour remettre ses nouveaux souliers et se demanda si elle n'irait pas voyager quelques temps.
Pour la diplomatie bien sûr.

Quelle journée, vivement le repas du soir.

En se frottant les mains pour les réchauffer, elle crut entendre un souffle.
Elle se retourna pour voir si quelqu'un la suivait.
Elle ne vit personne mais restait sur ses gardes.

* On ne sait jamais *

Le temps se gâtait.
Les nuages étaient fort sombres et il commença à pleuvoir.
Arasi resta sous la pluie, le regard fixé sur l'horizon.
Quelqu'un avait poussé un souffle.
Elle en était certaine.

Eira avait entrepris de quitter le coeur de la ville d'Im pour explorer davantage le pays. Chaque jour, elle allait de plus en plus loin et puis elle s'était enfin décidée à faire un plus long périple, emportant de quoi survivre et ses rêves d'aventure.

Elle avait réussit à atteindre le lac sans embûches. Elle n'avait toujours pas croisé les créatures mythiques qui peuplaient les contes des voyageurs mais la vue de ce lac suffit à la consoler.
Soudain le silence sourd fut briser par des bruits de pas, Eira attrapa vite ses affaires et alla se cacher derrière un rocher suffisamment gros pour ne pas être repérée. Elle ne savait pas qui ou quoi arrivait et elle préfèrait avoir l'avantage.

Une femme brune, bien habillée et visiblement seule atteignit le bord du lac. Depuis sa cachette Eira l'a vit oter ses souliers pour pouvoir rafraichir ses pieds dans l'eau du lac.
L'inconnue resta ainsi un moment et Eira n'osa pas bouger de peur de la déranger. Puis la femme se leva pour reprendre son chemin, Eira qui enfin avait trouvé un but à sa journée entreprit de la suivre. Ce n'était pas une créature mais cette femme de part son habillement ne devait pas être n'importe qui. Eira qui s'était accroupie se releva à son tour. L'engourdissement de ses genoux lui arracha un soupir. Elle vit un peu plus loin la femme se retourner et Eira se rabaissa juste avant qu'elle ne l'a voit.

*J'ai eu de la chance, condamner pour avoir épié une noble voilà de quoi on va m'accuser*

Eira rabattit la capuche de sa cape noire pour se protéger du temps qui commençait à changer. Soudain, elle vit le femme se raidir à un nouveau son, un souffle plus précisemment. Mais le pire c'est que cette fois ce n'était pas celui d'Eira.
Elles n'étaient plus deux, c'était certain. Mais qui était le troisième ou peut-être quoi ?

Eira attrapa son arc et quelques flèches, l'inconnue n'avait pas l'air d'avoir d'armes. Peut-être une dague mais comment en être sûre ?
* Je pourrai aller me cacher mais où ? Et puis cette fois quelque chose me dit que ce n'est pas la marche à suivre. En plus si tout ce passe bien pour moi, est-ce que ça se passera bien pour l'inconnue. *

Eira entendit un bruit sourd qui se rapprochait, sans réfléchir elle se mit à courir pour dépasser les quelques mètres qui l'a séparaient de l'autre femme. Elle se mit à crier.

"Courez, courez ! Vous êtes en danger."

Elle aurait voulut lui attraper la main pour la tirer mais elle avait déjà enfreint une règle en adressant la parole à une noble.
De plus, de l'extérieur la vision d'une d'une masse noire munit d'un arc ne devait pas inspirer une grande confiance.

Arasi fut tout d’abord fort surprise. Une silhouette qui sortait de l’ombre en fonçant dans sa propre direction. Quel spectacle ahurissant.
La jeune fille qui s’approchait à vive allure d’elle était armée d’un arc et criait qu’Arasi était en danger.
Elle n’eut même pas le temps de réfléchir, son cœur battait très fort, d’abord de surprise et puis de peur.
Arasi se mit à courir dès que la jeune fille fut à sa hauteur mais elle s’aperçut bien vite qu’elles étaient dans une clairière et à moins de plonger dans le lac, elles n’avaient aucune chance de se protéger.
Il y avait bien quelques rochers mais ils étaient si peu nombreux.
Aucun n’arbre à porter de vue. Rien que l’horizon, le soleil couchant et le lac.

Arasi courait du plus vite qu’elle pouvait, trébuchant de temps en temps sans se retourner sur la menace qui devait être derrière.
Elle ne savait pas ce qu’elle fuyait, elle n’avait fait que suivre le conseil d’une inconnue.
Elle la suivit cependant, car si cette femme avait peur, alors qu’elle avait l’air fort, Arasi devrait aussi sentir cette peur angoissante s’emparer d’elle.

Elle se permit de se retourner, hors d’haleine et aperçut bien que quelque chose les poursuivait.
Etait-ce un animal, un homme ?
Elle n’avait pas eu le temps de s’en faire une idée.
Arrivée sur la rive du lac, beaucoup plus loin que là où elle se trouvait une quinzaine de minutes plus tôt, elle se laissa tomber au sol.
Elle se releva mais avança vers l’eau en invitant la jeune amazone à la suivre.
Elles seraient plus en sécurité dans l’eau.

Venez ! ordonna-t-elle.

La bête – ou l’homme – se rapprochait.
Arasi avait déjà plongé dans l’eau froide du lac et se demanda si son accompagnatrice pouvait nager.
Elle l’espérait sincèrement et éprouvait déjà de la sympathie pour la jeune femme.
Elle retrouva son souffle peu à peu, le cœur battant toujours aussi fort, une expression de terreur sur le visage.

Que devons-nous faire ? Demanda Arasi à court d’idées.

Elle ne pensait à rien d’autre qu’à sa survie et à celle de la jeune fille.
Le clivage social ne l’importunait guère, pour elle, cette amazone était son égale.
Confrontée à la même situation, armée cependant.

Dans la précipitation, Eira fut tout de même surprise de voir que l'inconnue n'affichait aucun signe de résistance. Cette noble semblait différente, elle se rappelait la superficialité des nobles qui vivaient dans les beaux quartiers, aucun de ceux-là ne l'auraient suivit. Eira n'aurait pas supporté de devoir argumenter sur ces affirmations, mais s'il l'aurait fallut elle l'aurait fait. Pas question de laisser un autre être humain en danger une fois qu'elle était impliquée, c'est ce qu'on lui avait enseigné.

Elle courait aussi vite qu'elle le pouvait, ses quelques affaires dans un sac qui l'encombrait un peu. Elle maintenait son arc prête à tirer.
Elle s'aperçut que la direction de leur pas les menaient au lac. L'inconnue qui la précédait de peu se laissa tomber à terre sur la rive. Cependant elle ne renonça pas et Eira la vit pénétrer dans l'eau. Avant que celle-ci lui ordonna de la suivre Eira avait déjà comprit où elle voulait en venir. L'eau présentait de nombreux avantages : peut-être que la bête ou l'homme ne saurait pas nager contrairement aux deux jeunes femmes, il ne pourrait alors pas les atteindre ; de plus, il était possible de s'enfoncer dans l'eau pour ne pas être vu et elle brouillait toutes traces de leur odeur et donc de leur présence.

Eira n'hésita pas un instant, elle savait nager et n'avait aucune raison de s'opposer à cette idée. Elle enleva sa cape pour la jeter dans l'eau ainsi que son sac. Ce qu'il contenait serait perdu et elle devra sûrement voler pour pouvoir se nourrir en revenant en ville, mais il fallait d'abord se sortir de là et toutes ses affaires encombrantes ne lui seraient pas d'un grand secours. Celles-ci se mirent à couler au fond de l'eau. Elle entra dans l'eau jusqu'à ce que l'eau atteigne son buste. Sa robe bleue la dérangeait mais elle continua à avancer.

Elle essayait de se souvenir si il existait des légendes contant l'existence de créatures habitant ce lac mais rien ne lui vint. Le visage apeuré de son acolyte l'a ramena à la réalité.

Que faire ? Eira n'en avait pas la moindre idée. Elle commençait à geler en plus, la lac était froid et le temps ne s'arrangeait pas, de la pluie glacée éclaboussait son visage. Mieux valait bouger.

"Il faut s'éloigner de la côte, il fait trop froid pour rester immobile je sens déjà mes membres s'engourdir !"

La pluie battait l'eau de toutes ses forces et il en ressortait une sorte de brume tout autour du lac. Eira avait replacer son arc autour d'elle pour pouvoir nager plus librement. Elle n'avait plus pied et se retourna pour voir si tout allait bien du côté de l'autre femme. Elle aperçut aussi la rive, une masse noire cachée par la brume y passa, poussant un grondement sourd. Sa masse était vraiment imposante, et son corps semblait dur comme le roc. Une bête ! Eira se demanda quelles auraient été ses chances de survie avec un arc comme seul arme. Ce qu'il y a de sûr c'est qu'elle n'aurait pas pu en sortir entière.

Elle plissait les yeux pour dinstinguer ce que faisait la forme. Elle semblait faire les cents pas devant l'endroit du lac qu'elles avaient emprunté pour y pénétrer. Bientôt la forme finie pas disparaître, peut-être la bête s'était-elle lassée et avait renoncée ou bien la brume était devenue trop épaisse pour la distinguer.
Eira se sentait soulagée, plus rien ne semblait en vouloir à leur vie et elle lacha :

"C'est bon, je crois qu'il est partit. Mais mieux vaut être prudente et ne pas retourner de ce côté de la rive"

Lorsque la belle inconnue lui reparla, Arasi se rendit compte qu’elle avait retenu son souffle depuis son entrée dans l’eau du lac.
Elle émit un long soupir, rassurée d’être enfin débarrassée de cette bête immonde…
Du moins, c’est ce qu’elle espérait.
Elle lança quelques coups d’œil là où l’imposante bête se trouvait un instant à peine.
Mieux valait ne pas retourner par là, sa voisine avait raison.

-Je ne sais pas très bien où nous allons, dit Arasi qui nageait vers une rive voisine.

C’était vrai, Arasi ne connaissait pas vraiment tous les rivages du lac, elle n’y allait que pour se ressourcer mais ces occasions étaient trop rare dans sa vie quotidienne.
Et puis, ce soir, elle n’avait pas vraiment calmé ses nerfs avec cette bête immonde qui rôdait près du lac.
Elle se promit d’envoyer quelques gardes du château pour chasser le monstre.
La pluie avait cessée, mais le lac était toujours glacé.
Arasi nageait vite, ses membres étaient un peu engourdis, elle jugea bon de ne pas trop traîner dans l’eau.

-Alors, par où allons-nous maintenant ?

Une brume entourait le lac, on ne voyait pas grand-chose, pas même les arbres en bordure du lac.
Des cris d’animaux s’élevaient depuis les bois environnant.
L’atmosphère était vraiment pesante, effrayante même.
Mieux valait ne pas trop traîner ici.

Eira suivait l'autre femme tant bien que mal. La tension du à la présence de cette créature était redescendue et les deux femmes se dirigeaient vers une autre rive.
Eira serrait les dents, la pluie avait cessée mais ça robe l'empêchait de se mouvoir correctement et elle commençait à être épuisée. Elle ne nageait aussi longtemps qu'en de rares occasions. L'autre femme nageait de plus en plus vite et Eira devait s'accrocher pour la suivre.

Lorsqu'elle atteind à son tour le rive brumeuse, elle s'effondra par terre. Elle commençait à avoir très froid et de l'eau ruisselait le long de ses cheveux et de son corps, l'a faisant frémir un peu plus. Elle faisait son possible pour respirer calmement.

Elle entendit l'autre lui demander la direction. Elle se trouvait à quelques centimètres d'elle mais depuis le sol, elle ne distinguait que le bas de sa robe. Eira s'assit sur le sol mais ne trouva pas la force de se relever.

"A vrai dire, je ne sais pas où nous sommes, c'est la première fois que je viens ici"

Elle grelottait et se maudit d'avoir perdu son sac et sa précieuse cape. De toute façon même si elle l'avait gardée, elle serait trempée et inutilisable.
Son seul plan pour le moment était de se reposer un peu et de faire un feu. Ainsi elle pourrait se réchauffer et il éloignerait les animaux qui rodaient autour du lac.
La nuit commençait à tomber et elle pensait avoir plus de chance de s'y retrouver en plein jour.

"Je pense qu'il serait plus judicieux de passer la nuit ici et d'allumer un feu. Cependant vos serviteurs doivent-être à votre recherche alors je comprends que vous soyez obligée de rentrer à votre demeure. Je peux seulement vous donner cette dague pour que vous ayez un moyen de vous défendre."

Elle releva sa robe et sortit une dague coincée dans un étui qui était plaqué sur sa jambe, puis elle la lui tendit.

Arasi la gratifia d’un large sourire. Cette fille était gentille.

Mais personne n’avait remarqué l’absence d’Arasi.
Au château, on cherchait à masquer les crimes qui avaient été causés lors du bal, et la reine ne se manifestait pas tous les jours non plus.
Bien sûr, sa bonne avait dû remarquer qu’elle n’avait pas dormi dans son appartement personnel mais il y avait tant de chambres au château que cela ne l’étonnait pas.
Arasi hésita à partir, mais cette jeune fille ne pouvait pas rester là, sans rien.
Ce serait injuste qu’Arasi puisse fuir avec une arme pour se défendre alors que sa nouvelle alliée reste ici, dans un endroit assez effrayant la nuit.

Elle refuse de prendre la dague, en souriant et dit d’une voix enjouée :

Et alors se feu ?

Elle se pencha pour tâter le sol et après quelques instants s’acria :

Magnifique ! J’ai déjà trouvé les pierres ! Il ne reste plus que le bois…
Je n’ai jamais fait de feu mais je crois comprendre le mécanisme.
Au fait, cela n’a aucun rapport mais puisque je vais passer la nuit avec vous, autant faire connaissance ; je m’appelle Dénéa. Arasi Dénéa.

Elle lui tendit une main chaleureuse.
Arasi n’avait jamais vraiment eu l’occasion de se faire des amis.
Les murs du château l’en avait empêché.
Dès lors, elle était restée très proche de sa sœur mais depuis qu’elle partait régulièrement à F’len, elle était désespérément seule.
Et cette solitude lui pesait.
Elle avait toujours rêvée de faire de nouvelles rencontres, autres que des rencontres diplomatiques. Et là, elle était servie.
Déjà son cœur en battait de joie, c’était un autre univers qui s’ouvrait à elle, quelque chose de nouveau.
Comme à son habitude, elle ne laissa pas transparaître l’entièreté de son allégresse mais on pouvait lire sur son visage qu’elle était satisfaite.
On pouvait le lire de jour, car au lac, il faisait trop sombre pour apercevoir quoi que ce soit.
Peut-être le verrait-on lorsque le feu serait allumé ?
Arasi avait enlevé sa robe, mouillée, mais elle n’était pas nue, elle portait une luxueuse robe de soie en dessous, tout aussi mouillée.
Elle espérait que la première sèche au plus vite pour la porter à nouveau.
Son ventre gargouillait, c’était quelque chose de nouveau cela aussi.
Elle qui n’avait jamais connu la faim.

[H.S. : je suis vraiment désolée de l'énorme retard mais j'étais vraiment débordée la semaine dernière et ce week-end ma connection ne marcahit qu'un coup sur 2]

Eira fut surprise lorsque l'inconnue refusa cette arme qui constituerait son unique chance de survie. Mais le fait qu'elle choisisse de rester avec elle lui sembla être une situation encore plus improbable, une situation qui aurait fait la joie des marchands et de leurs ragots.
La voix de l'inconnue avait aussi changée de tonalité, elle était passée de la panique à l'engouement comme à un enfant auquel on aurait annoncé qu'il recevrait bientôt un cadeau.

Eira se releva toujours aussi incrédule et elle distingua l'autre tatter le sol avant de s'écrier qu'elle avait trouvé quelques pierres. De plus, elle se présenta. Eira saisit la main qu'elle lui tendit avant de répondre.

"Enchantée madame. Je me nomme Aalana Eira, mais Eira suffira."

Eira avait été un peu prise au dépourvu et ne savait comment réagir devant cette situation. Cette noble était vraiment étrange, elle lui adressait la parole comme si les deux femmes étaient du même rang et était même allée jusqu'à lui serrer la main. Comment était-ce possible ? Habituellement, il était même interdit de souiller leur personne rien que par un regard. Eira commençait à se sentir mal à l'aise, cette femme paraissait sincère mais dans la ville d'Im se comportement était inconcevable.
Eira annonça qu'elle allait chercher du bois en lisière de forêt, laissant son acolite seule.

Elle marcha environ 50 mètres avant d'arriver à la lisière de la forêt. Elle y pénètra de quelques pas. Elle ne voulait pas trop s'éloigner du bord, même si la brume avait presque totalement disparue ici et que le noir n'était pas total la laissant appréhender l'environnement. Elle ramassa des brindilles et de plus gros morceaux de bois le plus secs possible. L'humidité qu'avait provoqué la pluie ne lui arrangeait pas vraiment la tache. Son butin n'était pas très fameux mais il faudrait faire avec. Elle ramena le tout à son point de départ en espérant qu'elle ne devrait pas retourner en chercher. Elle lacha tout sur le sol, puis s'affaira à creuser la terre avaec ses mains pour retirer le couche humide. Heureusement, l'humidité de l'air diminuait peu à peu.

"Bien je pense que tout le matériel nécessaire est rassemblé. La perspective de faire un feu semble vous amuser, voulez-vous vous en charger ?"

Eira en allant dans la forêt avait songé à ce qu'elle pourrait bien dire en revenant et c'était décidée à adopter un ton dégagé.

C’est-à-dire que je n’ai jamais pratiqué ce genre d’exercices…
Bref, je n’ai jamais fait de feu, je ne sais pas comment cela marche exactement…
Peut-être pourriez-vous me montrer ?

Arasi souri malgré tout en se sentant parfaitement idiote de ne pas pouvoir faire un feu.
De nombreuses personnes en faisaient chaque jour et elle, qui était reine tout de même, n’en avait jamais fait.
Même pas dans l’âtre de sa cheminé.

Arasi réfléchissait aussi, passez la nuit dehors semblait assez dangereux tout de même et mieux valait reprendre la route dès le lendemain matin, il faisait froid ici.
La nuit noire était tombée et l’on entendait déjà les battements d’ailes des chauves-souris qui virevoltaient comme des feuilles au-dessus des deux jeunes filles.
Arasi mourait de faim, regrettant déjà les festins royaux du château.
C’est avec un petit soupir qu’elle se ressaisit, une nuit longue et difficile l’attendrait ; mais peut-être que la rencontre d’Eira compenserait ce problème.
Cette jeune fille lui avait presque sauvé la vie, c’était une chance de l’avoir rencontrée…

[ C'est un peu court, désolé, la prochaine fois je rédigerai plus mais là, je susi débordée, tu connais ça... ! A plus.]

Eira lui sourit dans la pénombre.

"Bien je vais tacher de me dépêcher avant qu'il ne fasse complètement nuit"

Elle entreprit d'abord de faire un cercle avec les pierres ramassées par Arasi. Elle déposa des brindilles et des petites branches sèches au milieu. Puis elle entreposa les grosses branches tant bien que mal pour essayer de former une sorte de petite tente au dessus. Elle attrapa sa dague et tailla l'embout d'une brache solide pour qu'il s'apparente à un pic. Elle prit ensuite son arc, enroula la corde autour de la branche jusqu'à ce que la corde soit tendue sans trop être serrée et qu'elle maintienne la branche. Elle attrapa ensuite un morceau de bois et commença à y planter le pic qu'elle avait fait. Elle utilisait l'arc pour donner un mouvement de totation à la branche. D'abord lentement pour y percer un petit trou, puis une fois celui-ci formé, elle fit accentuer le rotation. Une léger filet de fumée s'échappait du trou. Elle se dépêcha d'y déposer quelques brindilles. Elle continua sa rotation, soufflant de temps à autre pour y ajouter de l'air. Le filet de fumée s'épaissit, elle arrêta sa rotation et plaça vite le tout sous la tente de bois. Le feu avait pris sur les brindilles et commençait à s'étendre aux autres placées là. Ce fut assez long mais finalement Eira avait réussit à faire un feu. Celui-ci s'étendait et elle déclara :

"Voilà je crois que le plus dur est fait."

On pu alors distinguer son sourire à la faible lueur qui se dégeagait du coin du feu.
Elle remarqua que Arasi avait retiré sa robe. Eira ne pouvait en faire de même, elle n'avait rien d'autre au dessous de celle qu'elle portait déjà pour la couvrir. Elle s'approcha du feu qui s'était agrandi en espérant secher rapidement.

[Désolé pour le manque de réalisme de ce post mais je n'ai aucune idée de la façon dont on fait un feu XD ]

La chaleur que dégageait le feu était suffisante pour ne pas avoir froid.
Cependant, Arasi n’avait pas chaud non plus.
Elle remercia Eira d’avoir fait ce feu, en effet, elle lui était tellement reconnaissante.

Arasi était pensive ce soir, elle réfléchissait surtout à cette bête qu’elles avaient vue…
Elle n’avait jamais entendu parler de ces animaux auparavant.
C’est vrai que ces derniers temps, on lui avait compté de nombreuses histoires étranges qui se produisaient dans la vallée d’Im.
Trop fatiguée à diriger son royaume, Arasi n’y avait prêté que très peu d’attention, mais elle se jura de se renseigner sur ces monstres.
Ils étaient probablement très dangereux et mieux valait qu’ils ne restent pas à Im trop longtemps.

Eira, qui êtes-vous, d’où venez-vous ?

La question d’Arasi avait brisé le silence qui régnait depuis l’arrivée des flammes.
Arasi était d’un naturel curieux et aimait discuter, bien sûr, elle se montrait en général méfiante mais face à cette jeune fille qui lui avait sauvé la vie, elle ne se méfiait plus.
Les heures avaient tournées et la Lune brillait dans le ciel, elle était découpée sous la forme d’un croissant.
Quelques étoiles brillaient elles aussi.
Le ciel était dégagé.
Arasi se demanda dans combien de temps le soleil se lèverait et ce qu’elle allait faire avec Eira.
Rentreraient-elles chacune de leurs côtés ? Ou ensemble ?
Elle se demanda aussi si elle devrait aborder sa vie, son rang, avoué qu’elle était reine ou peut-être qu’Eira l’avait déjà deviné.

Lorsqu’Eira préparait le feu, Arasi avait prêté attention à un pommier, c’était aussi pour cela que la vallée d’Im était connue, de nombreux fruits poussaient ici et là et tout le monde pouvait s’en servir à satiété.
Tous ces arbres avaient été offerts à la reine en cadeau de fiançailles.
Fiançailles qui avaient d’ailleurs été annulées précipitamment.
Arasi avait arraché quatre pommes rouges à l’arbre et les avait embrochées sur des bâtons pour les cuire.
Arasi adorait les pommes cuites.

Elle en tendit deux à Eira qui devait probablement avoir aussi faim qu’elle.

Eira attrapa les deux batons que lui tendait Arasi. Elle n'avait pas mangé depuis le matin, réservant ses provisions pour la fin d'après-midi. Maintenant elle devait se trouver au fond du lac, près d'une rive. Elle l'a remercia d'un sourire et d'un signe de tête.
Elle souffla sur les pommes encore chaudes pour les faire refroidir puis tout en regardant le feu elle commença :

"Je vis dans la ville d'Im. Je fais partie des enfants abandonnés et acceuillis dans la maison de charité. Ma mère ne m'a légué que mon prénom, mais les mères charitables se sont bien occupées de moi. J'y ai vécu toute mon enfance, apprenant à lire, écrire,... et à nager. Heureusement pour moi !"

Elle éclata de rire.

"Maintenant que je suis adulte je vis dans les auberges ou dans les rues mais peu importe je peux pousuivre mon rêve. Je veux explorer ce monde. Je veux voir de mes propres yeux les créatures qui peuplent les récits des marchands !"

Ses yeux brillaient d'une lueur d'espoir.

"Je n'étais jamais allée aussi loin qu'aujourd'hui..."

Elle suspendit sa phrase. Fallait-il lui dire qu'elle l'avait en quelque sorte espionnée ? Cette noble semblait différente des autres, prête à s'interesser au bas peuple. Eira se dit qu'il vallait mieux en savoir plus sur elle avant de lui avouer.
Elle hésita, profitant de ce moment de réflexion pour manger un morceau de pomme, puis se lança :

"Je ne veux pas être insolente, mais vous ne vous comportez pas comme les nobles de la ville d'Im. Peut-être venez-vous d'une autre contrée ?"

Elle venait d'y penser. Après tout il n'y avait peut-être pas que des nobles à Im. Aucun marchand ne lui avait conté d'histoire avec des nobles des terres de F'len. Mais peut-être etait-ce parce qu'ils n'en avaient pas rencontrés ?

Les jeunes filles parlèrent ainsi toute la nuit, Arasi était fort impressionnée par le courage de la jeune fille, par sa force de caractère et sa gentillesse peu commune de nos jours.

- Je ne suis pas une noble comme les autres ? Je viens d’ici, d’Im.
Vous ne me connaissez pas ?

Arasi souriait, contente que tous les peuples du monde ne la connaissait pas et qu’elle pouvait jouer de son anonymat de temps à autres.

- Je suis la reine d’Im.

Arasi continua de discuter pour en savoir un peu plus sur la jeune fille et souhaitait bien évidemment la revoir.
Au petit jour, à peine avait-elle dormi quelques heures, un garde du palais vint la réveiller pour la ramener au château.
Arasi laissa Eira, en lui faisant ses adieux et en la remerciant du fond du cœur de l’avoir sauvée.

- Merci beaucoup Eira, je ne vous oublierez pas, d’ailleurs, ma maison est la vôtre.

Et sur ces quelques mots, elle tourna le dos à une amitié qui commençait.
Fatiguée, enrichie, Arasi se sentait plus forte.

Le château d’Im se dessinait à mesure qu’Arasi avançait et bientôt, elle se retrouva chez elle.